A quelques heures du match Togo-Sénégal, comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la coupe du monde 2026, l’ambiance autour du stade de Kégué est morose. Presque le même constat dans plusieurs quartiers périphériques de la capitale. Au grand marché de Lomé, la rencontre ne suscite pas grand intérêt. La plupart des personnes interrogées s’étonnent d’entendre que les Eperviers entrent dans la l’arène ce soir face aux Lions de la Téranga du Sénégal.

Ce mardi 21 novembre 2023, jour du match des Éperviers au stade de Kégué, Alors que le soleil se pointe au zénith , l’ambiance des grands jours n’est pas au rendez-vous. Les Populations tout au long de la route menant vers le stade de Kégué vaquent bonnement à leurs occupations comme à l’accoutumée. Seule la devanture du stade est bondée d’un peu de monde avec les premiers supporteurs qui veulent se procurer les tickets sous les regards des quelques revendeurs de gadgets à l’effigie des Eperviers. Plus loin, devant le siège de de la Fédération togolaise de football (FTF) les conducteurs de taxi-moto s’offrent les derniers commentaires d’avant match. C’est une situation qui inquiète et interpelle plus d’un, dans un contexte où le sélectionneur Paulo Duarte et ses joueurs ont le plus besoin de l’encouragement du 12e homme.

Manque d’engouement, pessimisme……..

C’est de notoriété publique que depuis quelques années, l’engouement autour des Eperviers du Togo s’est effrité et les supporteurs rechignent à rallier le stade pour encourager nos ambassadeurs lors des matchs à domicile. Les mauvaises prestations des joueurs et la non-participation de l’équipe nationale à deux (02) Coupes d’Afrique des Nations (CAN) d’affilés aidant.

Edouard N’tsugan, mécanicien de la quarantaine, pointe un doigt accusateur vers les autorités en charge du sport roi au Togo.

« Au fil des années, les dirigeants du football togolais semblent manquer d’ambition pour notre sélection nationale. On remarque un relâchement et une indifférence en ce qui concerne l’investissement dans l’équipe première bien que les championnats nationaux soient maintenant réguliers », a-t-il fait constater.

Pour Etienne Alagbé, étudiant en troisième année de licence, les Eperviers ne font plus rêver, comme ce fut notamment le cas dans les années 2004, 2005 et 2006.

« Nous étions certes jeunes en ce moment, mais nous faisions feu de tout bois pour accompagner nos grands frères au stade et supporter les Eperviers. Aujourd’hui, je n’ai plus cette envie juste parce que l’équipe nationale ne me fait plus rêver », a-t-il expliqué, soulignant que l’équipe nationale dans sa configuration actuelle ne dispose plus de joueurs capables de faire la différence à n’importe quel moment et de soulever le public.

Par ailleurs, des observateurs avisés du football togolais s’accordent à marteler que le désintéressement des populations togolaises en matière de football en général et de la sélection nationale en particulier est dû aussi aux nombreux scandales surtout financiers qui ont émaillé la participation du Togo à la Coupe d’Afrique des nations 2013 ainsi que celle de 2015.

Il nous souvient que les comptes de la mobilisation financière effectuée dans le cadre des préparatifs de ces deux (02) compétitions ne sont jamais élucidés. Pire, ils sont devenus comme un serpent de mer, suscitant ainsi l’indignation des Togolais qui avaient fourni moult efforts pour répondre à l’appel des autorités de l’époque.

Un brin d’optimisme

Au milieu de cet îlot de pessimistes, il existe néanmoins des citoyens qui croient encore dur comme fer à l’équipe nationale togolaise de football. C’est le cas de Robert Dotsè, entraîneur de Futurs talents FC, une équipe de football de jeunes au quartier Bè à Lomé.

« Rien n’est encore perdu. Une équipe nationale, c’est le haut et le bas. Il y a un temps pour toutes choses. Les Eperviers peuvent revenir en force sur l’échiquier des meilleures sélections nationales africaines », a-t-il glosé.

« Avec une petite volonté politique, a-t-il rassuré, nous pouvons faire encore des émules dans le concert des nations du football ».

Dans ce même élan d’optimisme, Eli Sanvi, jeune revendeur de vêtements à Agoè, banlieue de Lomé, vêtu du maillot des éperviers, estime que le match de ce soir contre le Sénégal va remettre d’aplomb l’équipe nationale.

« Malgré la carrure actuelle des Lions de la Téranga, ils vont s’incliner face à nos Eperviers. Ce sera un match de relance pour le Togo surtout que la rencontre se déroule sur la terre de nos aïeux », a-t-il indiqué avant d’ajouter avec un brin d’assurance : « Comme en 2005, les dieux du football ne vont pas nous abandonner ».

Pas droit à l’erreur

Pour maintenir intacte toute sa chance de qualification pour la coupe du monde 2026, le Togo devra bien négocier ce match contre le Sénégal. L’option de victoire est très capitale pour la sélection nationale.

Le public sportif attend un résultat positif de la part de Paulo Duarte qui a surpris le monde du football togolais, au lendemain du match nul concédé face au Soudan lors de la première journée, en ajustant son effectif avec deux nouveaux joueurs notamment Sadik Fofana, le défenseur de Bayer Leverkusen en prêt à Fortuna Sittard des Pays Bas et Zonor Ayayi, sociétaire de Gomido FC, club de première division togolaise.

En d’autres termes, cette rencontre avec le Sénégal est déterminante pour les Eperviers dans la suite des éliminatoires coupe du monde 2026, quand on sait que le Togo se pointe à la quatrième place dans cette poule B, à la tête de laquelle trône provisoirement le Soudan.

Le Togo et le Sénégal se connaissent parfaitement en matière du football. Les deux pays se sont déjà affrontés 26 fois. Les Lions de la Téranga ont remporté neuf (9) duels tandis que les Eperviers en ont remporté huit (8). Les deux sélections nationales ont enregistré neuf (09) matchs nuls pour 30 buts marqués par le Sénégal contre 26 pour les éperviers.

Gabriel BLIVI

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