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Le football Togolais nécessite aujourd’hui une nouvelle approche pour enclencher son processus de développement. En effet, devant la problématique budgétaire des clubs avec notamment les mécènes fatigués, une insignifiante subvention de l’État, une valeur marchande des joueurs quasi-nulle et la très faible recette de la billetterie, il urge aujourd’hui de repenser un modèle économique pour sortir le football Togolais des sentiers battus. Face à cette situation où certains clubs sont en voie de disparition, quel modèle économique pour les clubs Togolais ? 

Au 21e siècle où le football est devenu une véritable industrie, il faut une réelle politique de base pour enclencher le processus de son développement dans un pays comme le Togo. Partout dans le monde, en Afrique et surtout dans la sous-région ouest africaine, beaucoup de pays l’ont compris avec le changement de paradigme. Après des décennies de pratique de football, le constat est amer au pays d’Emmanuel Adebayor. Le Togo et son football peinent à emboîter le pas du développement.

Quelles sont les raisons de cette situation du football togolais?

Avec un système amateur caractérisé par beaucoup de maux, qui a pratiquement contribué au déclin et à l’exode des talents, beaucoup de clubs jadis considérés comme étant les meilleurs clubs identitaires et des fiertés locales, sont en voie de disparition par manque de moyens. Ces clubs à l’instar d’Agaza de Lomé, Entente2 de Lomé, Étoile Filante de Lomé, Asfosa de Bé, Foadan FC de Dapaong, Semassi de Sokodé, Gomido de Kpalimé, Kotoko FC de Lavié et autre Ifodjé d’Atakpamé, commencent par s’essouffler au fil des ans à cause de la gestion financière d’une seule personne. Pire, le temps de l’émergence de certains clubs privés est en train d’être révolu parce que les mécènes sont à bout de souffle. En sommes, le président dépense sans compter jusqu’au moment où ses revenus s’épuisent au gré d’un investissement sans retour. Celui-ci ne peut compter sur les maigres allocations de l’État aux clubs (Environ 8 ou 10 Millions FCFA pour la D1, 3 ou 4 M pour la D2). Le club ne peut compter sur les recettes des billetterie qui sont de bien maigres ressources. Ceci d’autant plus que les stades sont très peu fréquentés. Il faut dire que le spectacle proposé ne contente guère les amateurs du beau jeu. Autre source de revenus qui fait défaut aux clubs sont les indemnités de formation et de transfert. L’année de formation au Togo donne selon les règlements de la FIFA, une somme de 2000 dollars. Encore faudrait-il que les clubs togolais fassent de la formation. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Quant aux transferts, difficile de percevoir une somme quand les joueurs sous contrat dans un championnat sont généralement considérés comme des contractants non protégés. Selon le site de référence transfert market, la valeur marchande des joueurs du championnat togolais est nulle. À titre de comparaison, l’ivoirien Cyriaque Gbo a été transféré de l’Asec d’Abidjan au Standard de Liège pour 250.000 Euros.

Désormais, les clubs financés par des sociétés ou entreprises d’Etat comme l’AS OTR, l’AS Togo-Port et Dyto font figure de nouveaux riches au sein du landerneau footballistique. Mais eux-aussi n’arrivent pas à faire du football business.

Un modèle économique viable des clubs, au prix de la formation des athlètes

Sur l’initiative de Georges Boulogne, premier DTN français, le football professionnel hexagonal a fondé son modèle sur la formation. Tous les clubs pros ont l’obligation de posséder un centre de formation afin d’y faire éclore les talents de demain. Les clubs de D1 et D2 au Togo assureront leur survie et leur compétitivité en préparant la relève. Avec des équipes de jeunes adossés à ces clubs de l’élite, c’est l’assurance d’un réservoir pour les équipes et la fin de l’anarchie liée aux multiples mouvements de joueurs à la mi-saison.

Les nouveaux socles du football professionnel (Droits TV, Naming et sponsoring du championnat)

En l’absence de Droits et de productions audiovisuelles de premiers choix, plusieurs championnats africains ont trouvé la parade. La Fédération Béninoise de Football est accompagnée par la société des Huileries du Bénin pour sponsoriser les championnats nationaux de Ligue 1 et Ligue 2 dénommés Vitalor. Au Ghana, c’est la GN Bank qui a apposé son nom à la Division One. Une piste à explorer et concrétiser par les dirigeants sportifs togolais, à la recherche d’une manne financière.

La part de l’équipementier dans l’essor des clubs…

Comment générer des ressources quasi inexistantes pour les clubs togolais ? Les clubs professionnels génèrent une économie qui s’articule au travers des recettes de la billetterie, le sponsoring (maillots, panneaux publicitaires), le merchandising ou les produits dérivés et surtout les droits télévisuels. Des clubs populaires comme Agaza, l’Etoile Filante, Gomido, Semassi, ASKO, Gbikinti, Asfosa, Gbohloe-Su voire l’Entente2 pourraient donc par l’engouement suscité, commercialiser des maillots et autres bibelots à destination de leurs supporters. Pour cela, ils devront avoir des jeux de maillots du même équipementier bien identifiés et reproductibles à dessein.

Ainsi la portée du club se démultiplie dans l’espace public et suscite de fait un intérêt pour les annonceurs. Ceci d’autant plus que le maillot de football est devenu un objet de mode.

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