Dans sa marche vers la professionnalisation, le Togo par le biais du gouvernement réuni en Conseil des ministres en octobre dernier avait donné son quitus. À l’aube de la création de la Ligue Professionnelle, un sujet revient très souvent : celui des infrastructures.

Le Togo manque d’infrastructures à tous les niveaux, ce n’est pas un secret. En football, le problème devient de plus en plus récurrent au point où la Ligue de Football des Savanes, dont les clubs reçoivent leurs adversaires à l’extérieur en raison du mauvais état de leur terrain, décide d’aller au bras de fer avec la fédération. Entre l’État, la fédération ou encore les clubs, à qui revient l’obligation de mettre en place les infrastructures ?
Dans un entretien accordé au site togolais Togofoot, le Secrétaire Général de la FTF Hervé Tété Agbodan s’explique.
« Ce n’est pas la FTF qui doit construire les stades de football et les mettre à disposition des clubs. La FTF est une association à but non lucratif qui a pour mission de promouvoir, d’organiser et de développer le football togolais, en collaboration avec les pouvoirs publics, les clubs, les ligues et les autres acteurs du football. La construction des stades de football relève de la compétence de I’Etat, qui est le propriétaire et le gestionnaire des infrastructures sportives publiques », a laissé entendre le Secrétaire Général de la FTF Hervé Tété Agbodan.
Puis il enchaîne : ” La FTF peut toutefois solliciter l’appui de l’Etat, des partenaires techniques et financiers, ou des sponsors privés, pour réaliser des projets d’amélioration ou de rénovation des stades existants, ou de création de nouveaux stades, selon les besoins et les priorités du football togolais. La FTF peut également mettre à disposition des clubs les stades dont elle dispose, dans le respect des règles et des conditions d’utilisation établies “.
Ce qui est le cas sur ” ces quatre dernières années. La FTF avec l’appui de la FIFA, a financé l’installation de trois pelouses synthétiques dans les villes d’Atakpamé, de Sokodé et de Kara. Elle avait même fait les démarches pour installer une quatrième pelouse à Dapaong, mais les moyens financiers n’ont pas permis de réaliser ce dernier projet. Malheureusement, les difficultés que nous rencontrons dans la gestion quotidienne de ces installations bloquent aujourd’hui toute volonté d’investir encore dans des projets similaires à moins que les terrains appartiennent à la FTF elle-même, comme ce que nous ferons dans le centre technique de Bagbé avec deux pelouses ou encore au siège de la FTF avec une pelouse synthétique plus éclairage au cours de cette année 2024 “, a ajouté Hervé Tété Agbodan.
En clair, il revient à chaque club de se doter d’un stade ou des infrastructures adéquats pour son projet. À défaut, la FTF peut toutefois apporter son aide si le besoin se fait sentir. Mais dans un football amateur où les présidents de club sont souvent laissés à eux-mêmes, il est plus que souhaite que l’État joue sa partition, puisque les infrastructures font partie intégrante du développement d’un pays. On peut citer entre autre les exemples du Qatar, de la Chine, de la Russie et tout récemment de l’Arabie Saoudite où l’Etat investit beaucoup dans le sport afin de s’affirmer sur l’échiquier international. Dans la sous-région, le Bénin où l’Etat a financé et construit 22 stades municipaux fait également partie des bons élèves. La Côte d’Ivoire n’est pas du reste après avoir organisé la “meilleure CAN de l’histoire”.
Devenu un véritable casse-tête et un handicap pour le football togolais, la mise en place des infrastructures devraient favoriser le développement du sport roi au Togo. En ce sens, l’Etat dans sa vision d’aller vers le football professionnel doit penser à un projet réfléchi qui favorisera l’émergence d’une véritable économie sportive.